1950-1954
Triumph devient la branche sportive du groupe Standard |
Au début des années 1950, la marque Standard-Triumph est au bord du gouffre. À l’instar de Jaguar, qui vient de décrocher le "gros lot" avec la superbe XK 120 partie à la conquête du marché nord- américain, les dirigeants de Triumph décident de viser la même cible. Pressés par le temps et devant composer avec des finances au plus bas, les responsables du projet possèdent une marge de manoeuvre plutôt faible. Dans le but de réduire les coûts, la "Triumph Sport" devra se contenter d’éléments mécaniques piochés dans la banque d’organe du groupe Standard. Ainsi, le châssis est emprunté à la Standard Vanguard, de même que la mécanique, le célèbre moteur 2088cc.
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 Triumph TRX (1950) Inspirée des "dream cars" américaines, trois exemplaires seront construits
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Sir John Black s’adresse à W.Belgrove pour dessiner une nouvelle Triumph Sport, à la fois- moderne,
- sportive,
- luxueuse.
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 Triumph TRX (1950) John Black voulait une voiture moderne, sportive et luxueuse pour concurrencer la Jaguar XK120
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Belgrove dessine un nouveau concept, la "TRX". C’est le début de la saga "TR". Ce modèle, qui dispose de technologies naissantes et révolutionnaires ne sera pourtant jamais commercialisée. Parmi ces innovations, on remarque un ingénieux système hydro-éléctrique pour régler les phares, les sièges, pour l’ouverture et la fermeture de la capote et des vitres. Les performances sont les mêmes que le Roadster 2000.Plus de détails dans cette newsletter de TSOA
Triumph n’ayant pas les capacités de production nécessaires pour construire ce modèle, John Black cherche sur le marché quelqu’un pouvant le produire mais ne trouve personne. Même Pinifarina ne se porte pas candidat. Le projet est abandonné...
La Triumph TR2 : une voiture simple mais efficace |
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 Triumph TR1 (ou 20TS) Elle est présenté en 1952 au "Earls Court Motor Show" pour tester l’intérêt du public.
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Conscient qu’une voiture de sport est sa seule chance de pénétrer le marché américain, et qu’il ne pourra pas concurrencer la Jaguar XK120 en terme de performances pures, Black choisi de cibler une clientèle moins fortunée que celle de Jaguar. A défaut d’une voiture "sport", il décide de produire une petite voiture sportive. En 1952, le cahier des charges de la nouvelle étude confiée à W.Belgrove se résume à :- être le moins cher possible
- être présents au salon automobile de Londres (10/1952)
Un vrai "piège"
John Black fait appel à Ken Richardson pour développer le prototype TR20S. Cet ex-pilote de Formule1 (chez BRM) va réussir à transformer celle qu’il qualifie alors de "vrai piège" [1] en une voiture de sport digne de ce nom. Les modifications interviennent en priorité au niveau du chassis qu’il juge dangeureux : un nouveau châssis plus solide et plus rigide est dessiné par Webster et Turnbull pour remplacer celui de la "Nine" monté pour des raisons d’économie. La suspension avant est remplacée par celle de la Mayflower. Au niveau de l’ apparence extérieure, la carrosserie du roadster, à portes échancrées séduit, à l’exception de sa poupe arrondie maladroitement dessinée et qui incorpore la roue de secours. L’hiver sera consacré chez Triumph à remodeler cette partie de la voiture de façon à lui donner un coffre plus logeable et une allure plus effilée. Côté mécanique, Triumph songe désormais à la compétition. Pour concourir dans la catégorie inférieure des moins de 2 litres, l’alésage est judicieusement réduit, ce qui permet d’obtenir une cylindrée parfaite de 1991cc. Ken Richardson, qui a une grande expérience dans ce domaine, s’emploie ensuite à tirer des chevaux supplémentaires de ce moteur, qui n’avait aucune vocation sportive à l’origine, et qui équipait par ailleur les tracteurs Ferguson ! Ken lui offre plus de compression, un nouvel arbre à cames et de nouveaux carburateurs Solex : au final, le moteur développe 90cv, gagnant ainsi 15cv. En dépit de son origine rurale, ce quatre cylindres 1991cc de 90cv va se révéler l’atout majeur de la voiture. Robuste, facile à entretenir, nerveux mais, affichant une grande souplesse, doté d’une jolie sonorité, il procure au roadster des performances plus qu’honorables pour l’époque. Un futur succès ! Dès février 53, alors qu’elle est encore loin d’être au point, la TR2 est annoncée comme prête. La TR2 est née : - une voiture sportive sans comparaison aux vieillissantes MG TD/TF, (la MGA ne sortira pas avant 1955) ;
- compétitive par rapport à l’Austin healey 100, mais bien moins chère ;
- d’un rapport prix/performance supérieur à la XK120,
- une voiture robuste, économique, simple, pas chère à l’achat et performante.
la TR2 (TR pour Triumph Roadster) est commercialisée en juillet 1953, après sa présentation au salon de Genève. Elle ne pèse que 856 kg et elle est équipée d’une suspension avant indépendante à ressorts hélicoïdaux et bras triangulaires. Côté carrosserie, la ligne est d’une grande simplicité avec des ailes qui s’efforcent de ressembler à celles de la Jaguar XK 120, deux phares globuleux à demi intégrés, des portières échancrées dépourvues de vitres et une jolie poupe effilée.
 Triumph TR2 1953-1955
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Offrant le meilleur rapport prix/performances du moment et la combinaison appréciée d’une vitesse supérieure à 160 km/h et d’une consommation de seulement 11,3l aux 100 km en service normal, elle connaît un succès immédiat, notamment aux États-Unis qui vont absorber plus de 70 % de la production. Ses concurrentes était les MG "TF", la Healey "100", la sunbeam-Talbot "Alpine" et bien sûr les "Jaguar". Elle subit par la suite quelques modifications et améliorations mineures : freins de même dimension à l’avant et à l’arrière, overdrive "Laycock" en option etc.
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 Le moteur des TR
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 British Motoring Guide d’achat des Triumph TR2 et TR3
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